jeudi 15 janvier 2009

La France de la débrouille

En temps de crise, les Français multiplient les astuces pour dépenser moins. Les journalistes Céline Destève et Cédric Fouré de Envoyé Spécial en ont rencontré une poignée un peu partout en France. Des rencontres instructives avec des Français qui consacrent plus de temps à dépenser moins.

Il y a Marine, étudiante, qui gagne 1 400 euros par mois en achetant des produits dans des ventes aux enchères de liquidation avant de les revendre sur Internet. « Ça me permet de gagner de l’argent sans travailler », dit-elle.

Ou Sabrina, assistante de direction (1 300 euros par mois, pas augmentée depuis quatre ans), qui fait trente kilomètres avec sa mère pour se rendre dans un magasin de déstockage de produits alimentaires. Un patron suivi par France 2 négocie chaque matin à Rungis ses produits moins chers (lait proche de la date de péremption, pommes pas belles). Bilan: un coût de 2 euros pas repas, « deux fois moins que la moyenne des Français », nous dit la voix off.

Pour s’habiller, Sabrina, « fashion victim », organise des « troc parties » entre copines, ce qui lui permet d’avoir de nouvelles fringues sans dépenser un sou. Mieux que les soldes.

La plus débrouillarde est probablement Moune, une Charentaise, mère de deux enfants, en congé parental alors que son mari est au chômage. Elle touche 600 euros par mois, et fait tout elle-même. Les yaourts, « cinq fois moins chers que dans le commerce ». Tous les produits d’entretien de la maison en mélangeant des cristaux de soude, du bicarbonate et du savon noir, assortis d’un autre ingrédient en fonction de l’usage: « Cinq matières premières pour toute la maison. » Economie: 50 euros. Au total, chaque mois, 400 euros épargnés pour un foyer de six personnes!

La palme du cocasse revient à Hassen. Comédien à Paris, il est au RMI car sa carrière n’a pas encore décollé. Plusieurs soirs par semaine, il joue les pique-assiette en s’incrustant dans les soirées huppées de la capitale, ce qui lui permet de dîner gratuitement. Avec parfois de bonnes surprises, comme un cocktail à 100 euros par tête où il a pu déguster des huîtres à la sauce champagne...




Source : Rue 89